Des semences pour le cœur

Il y a quelques semaines, mon fils cadet m’a dit qu’il se souvenait, et qu’il était reconnaissant, des lectures que je lui faisais avant de dormir, lorsqu’il était enfant. Elles portaient sur la Bible, mais aussi sur les Chroniques de Narnia et d’autres histoires. Il a ajouté que ces lectures le stimulaient non seulement à lire, mais aussi à rêver et à devenir une personne créative.
Alors, quand je pense à ça, 3 mots me viennent à l’esprit : Bible, Dieu et liberté. Je suis persuadé que Dieu veut avoir une rencontre personnelle avec chaque enfant, dans la liberté. Cela doit être l’objectif du partage et de la recommandation de la Bible à lire par ou avec les enfants.
Dans Deut. 6, nous pouvons lire comment le Dieu d’Israël a chargé chaque père de partager les paroles de Dieu, à la maison, sur le chemin, le matin, le soir, à l’heure du repas… dans chaque situation ordinaire, parce que Dieu est toujours là, avec nous, et que Dieu pense à tout.

Jésus lui-même a donné un tournant radical à l’objectif traditionnel de la lecture et de l’étude des Écritures. Dans Jean 5:39 et 40, il a invité les religieux juifs à consulter et à lire la Bible, mais pas dans un but religieux (simplement mémoriser ou répéter), mais pour rencontrer Dieu d’une manière réelle, fraîche et profonde, disons spirituellement, comme il l’avait déjà dit à la Samaritaine.

Maintenant, en pensant au processus de développement et de découverte des enfants, concentrons-nous sur le lien entre la Bible et les enfants à travers la lecture.

Dans la petite enfance, les enfants ne lisent pas, ils se contentent de sentir, d’écouter et de regarder. Ils ne peuvent même pas comprendre les mots que leurs parents leur lisent, qu’ils proviennent de la Bible ou d’autres livres. Mais ils peuvent voir, sentir et percevoir dans les yeux, le visage et la voix de leurs parents la paix, l’amour et la foi contenus dans ce qu’ils lisent. Les bébés peuvent se connecter à ces sentiments, dans une atmosphère positive. La foi familiale est le fondement de la foi des enfants, préparant leur cœur aux prochaines étapes de la foi, de la découverte et de la compréhension.
À l’étape suivante, les enfants ont besoin de découvrir par eux-mêmes. Le sens de l’émerveillement est là, les invitant à faire le lien avec la foi des parents et de l’église. Ils ont des questions et ont besoin non seulement de réponses mais aussi de quelqu’un qui écoute chacune de ces questions, comme le fait Dieu. Lire la Bible n’est pas seulement quelque chose que les autres font pour l’enfant, mais quelque chose que l’enfant lui-même peut faire, comme une aventure pour découvrir le Dieu vivant qui parle à, et avec l’enfant au milieu de sa vie.

Puis, l’adolescence arrive, plus tôt que prévu. L’approche « enfantine » de la vie entre dans une crise profonde. La vie « adulte » frappe à la porte. Leur corps, leur esprit et leur âme ont besoin de grandir, d’explorer, de devenir eux-mêmes, très souvent en dehors de leur famille et du groupe de référence de leur enfance. Et leur foi a besoin de grandir aussi, normalement en étant mise au défi par la vie réelle. Ainsi, les questions ne sont pas les mêmes que dans l’enfance, les réponses non plus. Lire la Bible, ou décider de ne plus la lire, doit se faire sous le principe de la libre décision, et non par imposition. Seule une approche douce et l’approche sage des autres semble être pertinente pour les enfants en temps de crise. Mais Dieu leur parle encore, des mots d’amour, d’acceptation et de tendresse. Pouvons-nous être là pour souffrir avec eux ? Pour leur lire ces paroles de Dieu ? Pour écouter comme Dieu écoute ?

Les enfants ressentent, écoutent et vivent la Parole de Dieu d’une manière tout à fait différente de celle des adultes. Jésus nous en a parlé et nous a conseillé, à nous aussi, d’apprendre des enfants et de la manière dont ils font face au Royaume de Dieu, de la manière dont ils écoutent, lisent, demandent et font confiance à Dieu dans la Bible et dans la vie. La Parole de Dieu est le grain. Nous, les adultes, sommes les deux, les champs et les semeurs. Mais les enfants sont aussi les deux, les champs et les semeurs pour recevoir et répandre la semence de la vie.